La méthode Petia Iourtchenko - Transmission
L'héritage - Petia Iourtchenko
Transformation et perspectives
L'héritage - Petia Iourtchenko
De sa formation et de sa carrière de danseur, Petia a conservé le goût de la scène, un sens inné du spectacle et l'amour de la tradition Tzigane.
A son arrivée à Paris, la volonté et la nécessité de poursuivre la transmission de cet art s'imposent.
Petia entame alors un long travail de collecte et d'organisation du vocabulaire et théorise instinctivement les styles, les formes rythmiques, les mouvements authentiques qui constituent notre danse de caractère.
On y trouve des partitions masculines et féminines spécifiques, différenciées par l'usage de la jupe traditionnelle pour les danseuses et les percussions corporelles plus développées pour les danseurs, bien que la technique soit mixte et commune.
Des familles de rythmes de base (Drabouchki, Trapaki, Chichotki...) et leur développement complexe, qu'on appelle combines.
Comme dans toute danse, des tours, des sauts, des déplacements, des lignes et le travail global des bras viennent compléter l'expression. Le rebond permanent, les différences d'énergies, les structures et les ruptures musicales apportent toute la spécificité et la virtuosité de cette danse tzigane.
Dans cet apprentissage, les évocations d'éléments de la faune et de la flore à travers les figures sont très présentes (le paon, la rose, le soleil, le cheval...), comme dans les mythologies tziganes en général. De nombreuses images viennent compléter les références possibles et développer l'imaginaire des interprètes.
Chaque mouvement peut être travaillé de manière Classique, Civile ou de Voyage.
Ce qui est dit classique fait référence au travail spécifique de la scène, à la manière du ballet. On recherche alors un mouvement ample, précis et d'une certaine manière académique.
Le terme civil désigne un mouvement issu du folklore tzigane d'un pays en particulier, qui se rapproche de façon la plus authentique possible d'une danse populaire (Hongrie, Moldavie, Russie, Roumanie...).
Les mouvements de voyage évoquent la danse virtuose et autodidacte des Roms. Il s'agit de développer la rapidité d'exécution et la spontanéité du geste.
Tradition et modernité
Petia Iourtchenko a étudié au théâtre Romen de Moscou. Il a de ce fait été formé de manière globale à l'art tzigane dans la plus pure tradition de la danse, du théâtre et du chant. Loin d'un certain folklore, cette représentation veut perpétuer les grands thèmes de la culture tzigane et continuer à faire vivre un savoir-faire fragilisé par la perte d'intérêt pour ces disciplines spécifiques et une communauté toute entière.
Lorsque Petia est arrivé en France, il a surtout rencontré des professionnels non Roms, des Gadjis, s'intéressant à cette pratique. Pour lui qu'importe, le métier, le travail, la création ne nécessitent pas une certaine appartenance mais plutôt une volonté de s'inscrire dans cette esthétique particulière qu'il défend. C'est la connaissance, l'esprit de curiosité, l'intelligence physique qu'il reconnaît, à la condition de respecter les codes et la valeur de ce qui existe.
Pour autant, ses nombreuses collaborations avec d'autres compagnies ou encore dans le cinéma, enrichissent sa vision de l'apport, notamment, de la danse contemporaine ou des musiques actuelles.
Ainsi se développe aussi la compagnie Romano Dji : entre respect et défense d'une danse très peu représentée d'une part, et la volonté, d'autre part, de créer un renouveau esthétique, plus épuré, dénué du costume par exemple, et d'œuvrer à la naissance d'une nouvelle écriture.
Transformation et perspectives
"De la tradition, il faut garder la flamme, et non la cendre" (J.Jaurès)
Dans cette transmission, nous menons des propositions (ateliers, stages) en suivant 2 axes principaux : l'apprentissage pur et simple de la méthode de Petia Iourtchenko, car c'est celle que nous avons reçue en héritage et c'est un patrimoine immense, dont nous sommes les fiers protagonistes.
Nous proposons aussi un nouvel axe de recherche autour d'un processus de création spécifique à notre compagnie. Ici nous développons le vocabulaire initié par Petia et explorons les fondamentaux pour les transformer et les emmener vers un autre langage avec le travail spécifique mené par Chloé.
Les stages et ateliers s'adressent autant à un public novice et non initié qu'à des danseurs professionnels avec qui nous pouvons mener une réflexion commune.
Au sein de la compagnie Romano Dji, nous créons les Roma courts, de courtes pièces issues de ces laboratoires, comme "Oiseau, Feu, Cheval, Route" qui posent les jalons de cette recherche et d'un nouveau futur.